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7 décembre 2020 1 07 /12 /décembre /2020 10:52

 

Bob Berhane Sélassié             je t’ai baptisé.

Tu t’appelleras Lumière         de la Trinité.

Ton corps va mourir bientôt.              Ton âme est sauvée.

Le sang noir de tes aïeux,      celui de ta mère,

frémit dans ton cœur métis,   frémit dans ta chair.

Oublie l’enfant caraïbe.          L’Afrique est ta terre.

 

Depuis si longtemps tu chantes         Hailé Sélassié,

notre Dieu vivant martyr,       le Dieu supplicié.

En chacun de nous sa force   va ressusciter.

Chante encore : « Éveille en toi         le lion qui dort !

Oh dreadlocks, tu marches libre        dans ce monde mort.

Non, ma sœur, ne pleure pas.                       Viens, nous serons forts.

 

Positive vibration !                 Oh oui ! positive !

Aidons-nous les uns les autres           pour que l’amour vive !

L’amour de Jah nous conduit                        jusqu’à l’autre rive.

L’exode : le mouvement         du peuple de Jah.

Oui, nous quittons Babylone              pour aller là-bas,

libérés de l’oppression.          Bouge ! bouge-toi !

 

Nous sommes les survivants,              les survivants noirs.

Assez de sermons. Marchons.            Nous ferons l’Histoire.

En Éthiopie est la source        où nous irons boire.

Quand une porte est fermée               une autre est ouverte.

Uprising ! Insurrection !        Soyons en alerte.

Nous venons du froid. Courage !       Notre Afrique est verte. »

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 6 décembre 2020

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7 décembre 2020 1 07 /12 /décembre /2020 10:49

 

Ras Tafari Makonnen ,           lion conquérant,

Hailé Sélassié Premier,           empereur puissant,

tu es le nouveau Messie,        glorieux descendant

de la reine de Saba                 et de Salomon.

Tu règnes sur les forêts,         les plaines, les monts,

les vallées et les volcans         et les sables blonds.

 

L’Italien veut t’étrangler        comme le banian

mais il ne peut résister            à tes partisans.

Dans Harlem les Noirs se lèvent        comme fait le vent.

La Jamaïque soulève              un cœur solidaire

et prépare le retour                 vers l’Afrique mère.

Contre le pouvoir des blancs  tu gagnes la guerre.

 

Pour accueillir notre exode    tu nous as donné

des terres dans la vallée         de Shashamané

pour que les fils d’exilés,       les abandonnés,

libérés de l’esclavage             reviennent enfin

dans la nouvelle Sion             partager le vin,

le café qu’on fait griller,         l’amour et le pain.

 

Sous ton drapeau nous vivons,          mère Abyssinie,

vert comme le paradis            qui nous est promis,

jaune comme la lumière          du soleil béni,

rouge comme notre sang        à toi dévoué,

et sous l’étoile à cinq branches          que l’on sent briller

dans le ciel bleu de nos cœurs           à Shashamané.

 

Pourtant l’Éthiopie se bat      avec l’Érythrée.

Elles étaient pourtant sœurs,  terres fédérées.

Les paysans manifestent        et les ouvriers.

Dans les champs le soleil brûle          l’orge et les pois chiches.

Dans les bois morts agonisent            l’oryx et la biche.

Sous la sécheresse, seuls        survivent les riches.

 

Près d’un enfant mort de faim           on voit l’empereur

donner à manger aux chiens.             Oh Jah ! quelle erreur !

L’armée s’empare du trône.   Ras Tafari meurt !

Mengistu, le Négus rouge      répartit la terre

et nous, malheureux rastas,    ne savons que faire,

sans notre Dieu sacrifié,         orphelins de père.

 

Après bien d’autres famines  et bien d’autres guerres,

comme un grand aigle blessé             relâche ses serres

Mengistu s’est réfugié            dans une autre terre.

La mousson indifférente        s’en vient et s’en va.

Aux limites du désert             fleurit l’acacia

et le marabout survole            l’aloe vera

 

Dans les jardins des rastas     poussent le manguier,

le flamboyant, l’immortelle                et le bananier,

les grands bras du sycomore              et le cannelier.

Mais près des maisons de tôle,          sans égout, sans eau,

des enfants déguenillés          mènent leurs troupeaux

de maigres chèvres errantes               avec leurs chevreaux.

 

Les Amharas font la guerre    à ceux du Tigré.

Qui verra les flamants roses   qui vont s’ébrouer

dans les eaux du lac Tana      pour faire rêver

les touristes étrangers             les plus fortunés ?

L’éblouissement du jour        laisse deviner

la poussière dans les rues       de Shashamané.

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 6 décembre 2020

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26 novembre 2020 4 26 /11 /novembre /2020 21:30

 

Allons enfants,

cueillons bien vite

pour qu’on évite

les grandes dents

 

qui vont mordant

et décapitent

les fleurs d’élite,

couleur de sang.

 

La moissonneuse,

la monstrueuse,

va tout couper :

 

coquelicots,

cœurs d’abricot,

et les bleuets.

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 26 novembre 2020

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26 novembre 2020 4 26 /11 /novembre /2020 18:37

 

Devant l’étang glacé le vieil homme

contemple le reflet réticent,

triste et confus de ses cheveux blancs.

Décembre ! C’est ainsi qu’on le nomme.

 

Il se souvient de sa joue de pomme

lisse encore en octobre pourtant

et plus en amont, dans son printemps,

d’un ciel léger que la fleur embaume.

 

Quand il chantait sous le soleil d’août

sa vie flambait, ignorant le doute.

Décembre ! Pour lui tout est fini.

 

D’autres vivront qu’il pourrait envier

mais il sourit dans son agonie :

un fils lui naîtra, l’enfant Janvier.

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 26 novembre 2020

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24 novembre 2020 2 24 /11 /novembre /2020 18:43

 

Lula

 

I – La mère

 

Dona Lindu, paysanne

entourée de tes enfants,

tu contemples la savane,

tu contemples le sertão

où tout le jour tu ahanes

tandis que le soleil lent

sans pitié frappe ton crâne

et brûle tes bras luisants.

 

Le jour s’en va. La cuisine

laisse échapper la vapeur

paresseuse où l’on devine

le manioc à son odeur.

La taille est un peu trop fine

de tes fils et de leurs sœurs.

Tu sens venir la famine,

tu sens venir le malheur.

 

Demain il faudra partir,

quitter la vieille maison,

laisser la chèvre courir

dans la brousse, à l’abandon,

laisser le jardin périr

sous la brûlante saison,

mettre, pour ne pas mourir,

les enfants dans le camion.

 

Tu rejoindras dans le sud

le père de tes enfants,

ton mari, cet homme rude

qui est docker maintenant,

qui vit dans la servitude

des sacs de café pesants

et qui noie sa solitude

dans l’alcool abrutissant.

 

 

Lula

 

II – L’ouvrier

 

Ouvrier métallurgiste

dans la chaleur des fourneaux

tu protestes et tu résistes

dans les combats syndicaux

et pour vos droits tu insistes

sous l’œil froid des généraux.

Lula, tu es sur la liste

que rédigent les bourreaux !

 

Tu te souviens de ta mère

seule avec ses huit enfants.

Pour manger, qu’allais-tu faire ?

Boire les larmes du vent ?

Tu riais à la misère

dans l’éclat de tes dix ans,

cirant à même la terre

les chaussures des passants.

 

Lorsque tu eus quatorze ans

on fit de toi un tourneur

chez un riche fabricant

de voitures, de tracteurs.

Tu luttes dorénavant,

épuisé par la chaleur,

avec le métal brûlant

pour enrichir les seigneurs.

 

Les camarades t’écoutent.

Tu es un bon orateur.

Ta fougue abolit les doutes.

Tu parles malgré la peur.

Tu luttes quoiqu’il en coûte.

On arrête les meneurs.

L’industriel te redoute.

Il voudrait bien que tu meures.

 

Dans la grande métropole

du café et de l’acier

le patronat se désole

car des milliers d’ouvriers

grévistes tiennent parole

et luttent pour obliger

le dictateur qui s’affole

à lâcher les prisonniers.

 

Avec tes amis tu fondes

le Parti des Travailleurs.

Dans tout le pays la fronde

secoue le joug dictateur.

Cinq ans plus tard il s’effondre.

Reviennent les jours meilleurs.

La démocratie refonde

un Brésil aux cent couleurs.

 

 

Lula

 

III – Le président

 

Un ouvrier président !

On danse sous les drapeaux !

On redistribue l’argent.

On active les travaux

pour donner aux pauvres gens

l’électricité et l’eau,

les soins et les aliments

du programme « Faim zéro ».

 

On ne vendra plus son âme

aux banquiers de Washington,

aux fusils de l’oncle Sam,

à l’Empire en son automne,

à la soumission infâme

à la grande Babylone.

Liberté comme une lame

qui déferle et tourbillonne.

 

Mais le pouvoir se partage

et l’ennemi se défend.

S’obscurcissent les nuages

au marais du Parlement.

On accuse de la rage

ce chien qui devient gênant.

On a mis Lula en cage,

accusé de blanchiment.

 

Malgré les juges féroces,

les Bolsonaro déments,

les militants que l’on rosse,

l’ignorance qui s’étend,

les rusées promesses fausses,

le triomphe de l’argent,

la fortune qui se gausse

du malheur des pauvres gens,

 

aux rives de l’Amazone,

dans l’épine du sertão,

dans l’usine qui bourdonne

et dans les mines d’argent,

aux quartiers qu’on abandonne,

chez les humbles paysans,

dans les champs que l’on moissonne,

l’espoir encore est vivant.

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 24 novembre 2020

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12 novembre 2020 4 12 /11 /novembre /2020 18:33

 

José, debout parmi les herbes,

tu agites auprès de l’auvent

tes mains tannées par le soleil,

tes bras noueux de paysan

pour mettre en gerbes délicates

les fleurs qui rêvent dans ton champ.

 

Aux épis roses des acanthes

tu mêles l’aconit géant,

les grands bouquets de campanules

et l’alysse aux pétales blancs,

le dahlia au regard d’étoile

et le bégonia flamboyant.

Sous le parfum des giroflées

ton nez se plisse en respirant

et tes yeux noirs brillent plus fort,

frôlés de mémoire et de vent.

 

Dans le pré, Manuela, la chienne,

joyeuse quand tu la regardes,

malgré la patte qui lui manque

gambade auprès de tes deux gardes.

Mais qui pourrait croire, en voyant

tes chevilles nues, tes sandales,

ton blouson beige et ta casquette,

qui pourrait croire sans scandale

que c’est bien toi le Président

loin des ors de la capitale ?

 

À l’autre bout de la prairie,

près des vieux saules débonnaires,

penchée parmi les tiges hautes

des tulipes et des asters,

Lucía, fleur parmi les fleurs

dans sa robe, corolle claire,

oscille et coupe de sa serpe

d’autres soleils, d’autres œillets,

d’autres ancolies des jardins

pour que naissent d’autres bouquets.

 

Bientôt viendra la camionnette

qui emportera vers la ville

les brassées odoriférantes

d’asphodèle aux tiges graciles,

les arcs-en-ciel de vos récoltes

pour que dans tous les domiciles

chante encore un peu la campagne

jusques aux portes des usines.

 

Quand au fond du jardin tu vois

le puits qui offre sa boisson

aux centaurées et aux verveines

t’assaille soudain la vision

de cet autre puits où tu fus

enfermé, terrible prison,

par les soldats des dictateurs

jusqu’à en perdre la raison.

 

Le rouge sang des sauges braises

et des bégonias carminés

gicle soudain dans ta conscience

comme celui des torturés,

celui qui coulait de tes veines

et qui laissait dans ton gosier

un goût de sel et de folie.

Elles sont loin ces treize années

et parfois proches cependant.

 

Par quel miracle es-tu passé

de la violence du cachot

au luxe étrange et compassé

de ton palais de Président

où tu ne veux pas habiter,

préférant ta vieille maison

où tu peux boire ton maté

sans contrainte ni protocole

auprès d’un feu de cheminée

avec Lucía ta compagne,

ta complice de liberté,

la sénatrice mieux élue

sur cette terre d’Uruguay ?

 

Tupamaro ! Ce pourrait être

un nom de fleur, de fleur de sang,

un nom de volonté sauvage,

de feu, d’égalité, de vent,

le vieux nom de révolte indienne

de celui qui marche devant,

de Tupac Amaru l’Inca

qui resurgit du fond des temps.

 

Parmi les fleurs le souvenir

revient de vos luttes civiles

aux côtés des coupeurs de canne

qui marchaient, unis, vers la ville.

La cité de Pando aux mains

des camarades qui jubilent.

L’enlèvement des tortionnaires :

Dan Mitrione, Yankee vil,

agent sanglant du FBI,

finalement exécuté.

Bien sûr il te tourmente encore

le sang versé des deux côtés.

 

Mais quelle joie lorsque tu songes,

José, au long tunnel creusé

par où plus de cent prisonniers

s’échappent vers la liberté !

Quels souvenirs parmi les fleurs

t’animent. Mais aussi te hante

le sang versé des deux côtés.

Depuis tu marches sur la sente

étroite de la juste paix.

La révolution que tu vantes

est pacifique désormais.

Aujourd’hui c’est par l’élection

que les anciens Tupamaros

montrent la voie à la Nation

en combattant la pauvreté,

l’inégalité, l’oppression.

 

José, il te reste un regret,

c’est de n’avoir pas eu d’enfant.

Ta vie et celle de l’aimée

furent des vies de combattant.

Tu as tout donné à ce peuple

qui t’a choisi pour Président.

Avec ton rire malicieux,

tes sandales et tes bouquets,

ta petite ferme modeste,

le message que tu transmets

c’est celui de la décroissance,

d’un monde qui se satisfait

d’une sobriété heureuse.

 

Le plus pauvre des Présidents

refuse ses indemnités

qu’il offre pour loger les gens.

Sa fortune : une Coccinelle,

une auto de plus de vingt ans

et quand vient le froid de l’hiver,

quand du pôle souffle le vent,

les sans-abri se réfugient

au grand Palais du Résistant !

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 12 novembre 2020

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9 novembre 2020 1 09 /11 /novembre /2020 10:11

 

Chat

qui

s’y

cache.

 

Vache

qui

rit,

lâche.

 

Chien

vient

droit,

 

lent

dans le

bois.

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 9 novembre 2020

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9 novembre 2020 1 09 /11 /novembre /2020 10:06

Lys

 

Trèfle

pousse.

Nèfles

rousses.

 

Fèves

douces.

Sève.

Mousse.

 

Lys

lisse

vit.

 

Herbe

verte

rit.

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 8 novembre 2020

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8 novembre 2020 7 08 /11 /novembre /2020 08:40

 

Fille

à

la

grille

 

cille.

Gars

brille,

 

ose

roses

fleurs.

 

Rouges

cœurs

bougent.

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 7 novembre 2020

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6 novembre 2020 5 06 /11 /novembre /2020 10:40

 

Oiseaux de Sumatra au brillant plumage.

Tropicales moussons aux violents orages.

Gibbons dans la forêt mènent leur tapage.

Éléphants dans les champs qui font des ravages.

Crocodiles tapis dans les marécages.

 

Au bord de la mer une ville a fleuri

où les femmes gouvernent dans leurs saris.

Princesse Minangkabau, Fatmawati :

adolescente radieuse elle a séduit

Soekarno l’exilé, bientôt son mari.

 

C’était un temps de guerre où les Japonais

avaient chassé le colon néerlandais.

Libéré de l’exil Soekarno parlait

sous l’étendard que Fatmawati hissait,

l’ancien drapeau rouge et blanc des Javanais :

 

« Pancasila ! cinq piliers pour la Nation.

Une humanité juste et sans divisions.

Démocratie par la délibération.

Pour les plus pauvres, justice et protection.

Un seul Dieu mais liberté de religion ! »

 

Megawati, de leur union tu es née,

me précédant dans ce monde d’une année.

Princesse Bijou Nuage ils t’ont nommée.

Pour toi ont dansé les masques balinais.

On a cuit le bœuf et le riz javanais.

 

Gourmands d’épices, têtus comme des hyènes

le Japon parti, les Hollandais reviennent.

Tu apprends à marcher quand fleurit la haine.

Il faut bâtir la patrie indonésienne,

mourir toujours pour que la liberté vienne.

 

Fille de Fatmawati et Soekarno,

tu rêves aux forêts, aux bois virginaux

où croissent les orchidées, les animaux

et dans Yogjakarta tu apprends les mots

légendaires bruissant aux temples jumeaux.

 

Ton père bientôt règne sur l’archipel :

Java, Sulawesi et Bali la belle,

Sumatra , Bornéo, Moluques rebelles.

Jusqu’en Papouasie résonne l’appel,

sur toute rive où la mer pose son sel.

 

Princesse Nuage tu as huit années.

Dans les rues de Bandung tu t’es promenée

parmi les Égyptiens, les Pakistanais,

les Chinois, les Indiens tout enturbannés

et les défenseurs des peuples enchaînés.

 

Soekarno, ton père, mène le combat

en faveur des paysans, de ceux d’en bas

qui suent dans les champs de palme ou de tabac.

Communistes, religieux, chefs des soldats :

sous leurs feux croisés Soekarno se débat.

 

Une nuit d’octobre on tue six généraux.

Complotaient-ils vraiment contre Soekarno ?

Tout au bout de cette nuit des longs couteaux

où tes dix-huit ans tremblent comme un roseau,

lève l’épée le général Suharto.

 

Pendant trente longues années ce tyran,

de Timor à Bali s’en va massacrant

les prétendus communistes, leurs parents,

qu’importent Shiva, la Bible ou le Coran.

Aux champs de Java le sang coule à torrents.

 

L’économie ruinée, le tyran parti,

le peuple vote enfin et Megawati

devient présidente malgré les muftis.

Depuis son tombeau ton père anéanti

frissonne, espérant voir son rêve abouti.

 

Bref fut ton pouvoir mais on se souviendra

qu’une femme a régné depuis Sumatra

jusqu’à Sulawesi où mord le cobra,

dans les cœurs paysans qui broient le coprah

sous la foudre éléphant que chevauche Indra.

 

Pierre Thiollière, Garrigues, 6 novembre 2020

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